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  • traorechristine

Préserver l'essentiel, pour une écologie de la reliance au vivant

En matière d'écologie, il est de plus en plus question des renoncements que nous sommes appelé.e.s à consentir pour atténuer les effets du réchauffement climatique et des dérèglements qu'il entraine : alimentation carnée, mobilité à toute vitesse, hyper consommation, ultra confort etc.


En 2023, la majorité des consommateurs aborde le sujet de l'écologie avec recul.


Le voyant comme problématique, complexe, lointain, restrictif, voire ... punitif, excluant, ou anti-progressiste. Les plus réfractaires auront tendance à penser que "les verts exagèrent", "qu'il y a des problèmes plus sérieux" ou "qu'il suffirait de planter des arbres & manger bio pour que tout aille mieux".


Toutes ces oppositions semblent légitimes. Elles sont pourtant disproportionnées.


Légitimes, car : les efforts à consentir sont réels et que oui, le mouvement dit de transition écologique implique une part de renoncements et d'évolutions dans nos habitudes de consommation et nos modes de vie.


Mais disproportionnées, car : ignorer le risque et nous laisser envahir par les mécanismes - tout à fait compréhensibles - de déni & résistance au changement, pour privilégier le statut quo ne fait qu'amplifier l'ampleur des problèmes à résoudre.

C'est un peu comme si nous vivions dans une maison* à la charpente fragile et que l'on décidait de changer les rideaux, puis de rafraichir la peinture.
A la fin, le salon s'en trouverait certes plus cosy et confortable, mais le toit menacerait toujours de s'effondrer sur nos têtes.

Ce n'est qu'au prix de ce constat que nous pouvons admettre qu'il est temps de faire tomber quelques murs pour re-bâtir des fondations plus solides, inclusives, écologiques et viables.


C'est en tous cas le pari qu'effectuent de plus en plus de penseurs, activistes, et citoyens.


Et si, traverser les questionnements éthiques que soulèvent la crise climatique et ses conséquences environnementales et sociales, représentait l'opportunité de ré-interroger notre rapport au monde, au vivant, à la création de valeur ; bref, à ce qui nous est essentiel ?


Préserver l’essentiel : de quoi parle-t-on ?


L'essentiel est délicat à définir. Ce sont ces petits riens, qui constituent souvent les bases solides du bien-être de nos vies.


A sa présence, nous nous habituons rapidement. Parfois il finit même par se fondre dans le paysage et se dérobe à notre regard, à l'instar de ce papillon posé sur le tronc d'un arbre au milieu d'une foret luxuriante.


On pourrait le croire individuel, propre à chacun et spécifique d'un point de vue culturel. Sans doute, mon, ou plutôt mes, essentiels diffèrent des vôtres.


J'aime entendre les gens s'exprimer sur ce qui leur est essentiel, et dans ma collection de réponses, j'ai eu droit à : la beauté d'un couple amoureux, la vue d'un enfant apprenant à marcher en tenant la main de son père, les couchers de soleil qui se succèdent sans jamais se ressembler, le chant inattendu d'un oiseau niché dans le creux d'un immeuble, une conversation passionnée à la fin d'un spectacle, la force d'un regard digne et sage, le bruit du vent entre les feuilles d'un arbre, ou encore le calme d'une chambre calfeutrée.


Il existe, me semble-t-il, dans cette diversité, un trait commun. En effet, où que l'on soit, quelque soit notre âge, l'essentiel est ce qui nous relie à la vie et nous invite à :

  • honorer un ethos de l’entre-nous, relié à cette grande famille que nous avons usage d’appeler « humanité » et aussi, à cette plus grande famille encore que nous désignons par « le vivant » (vs l’entre-soi qui nous éloigne d’un sentiment de communauté de destin) ;

  • honorer une éthique de la solidarité, de la coopération et de la contribution (plutôt qu’une course à l'individualisme, au progrès artificiel et à la compétition qui en résulte) ;

  • honorer l’accès aux besoins primaires (alimentation, santé physique et mentale, repos, bien-être, sécurité) de tous et faire reculer l’extrême pauvreté, dans un contexte de raréfaction des ressources (plutôt que l'ultra confort d'un petit nombre) ;

  • honorer le bien-être ici & maintenant, mais aussi ailleurs & demain, en tenant compte des impacts qu’impliquent nos choix de consommation, mais aussi de vie, dans une économie mondialisée.

Ainsi, dans une décennie cruciale et face à héritage dont il nous faut partager la responsabilité, se questionner sur nos essentiels nous invite à une autre vision des enjeux climatiques, écologiques et sociaux. C’est aussi, quelque part :

Se libérer du lourd fardeau d’avoir le sentiment de contribuer à l’avènement d’un « avenir infernal »

Pour reprendre les propos - très justes, tenus non pas par un activiste militant, mais par M. Antonio Guteres, secrétaire général de l’ONU en prélude de la Cop 26**.


Et vous, que vous évoquent cette thématique des renoncements nécessaires pour enchanter l'avenir ? Quelle définition donneriez-vous de l'essentiel ?


Notes et références :

* En référence à la formule du Président français J. Chirac : « notre maison brûle et nous regardons ailleurs », prononcé lors d'un discours à l'ONU en 2002.

** Discours du Président de l'ONU, mentionnant que « nous avons un pouvoir immense. Nous pouvons soit sauver notre monde, soit condamner l'humanité à un avenir infernal. Nous devons avoir une vision à long terme – et une position morale élevée – afin que cette génération et les générations futures puissent espérer la paix, les opportunités et la dignité pour tous sur une planète saine ». Source : ONU.




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